Noël 1917 à l’Hôtel de la Gare à Courgenay…
mais avec le moral au plus bas quand le Major Francke et ses soldats apprennent qu’ils doivent rejoindre Bonfol et la frontière; des larmes pour Gilberte et ses sœurs au départ des soldats
Le chemin du Largin
clôturé par des piquets en bois reliés entre eux par plusieurs rangées de fils de fer barbelés

Quatre postes pour le secteur du Largin

Dont le poste numéro 1

Par une guérite en rondins

Le Largin, poste deux
Le plus important, le plus envié, le plus sacré. Pour les soldats, Le Largin, c’était le “beau secteur” , le point sensible de la frontière, tous désiraient connaître, occuper, défendre. (Source: La Guerre aux Frontières du Jura, Col. A. Cerf))

Poste trois

surveillait la route internationale du côté de Pfetterhouse (source: Col. A. Cerf)
Et le quatrième

barrait la voie ferrée au passage de la frontière (source: la guerre aux frontières du Jura. Col. A. Cerf)
Restaurant des obus
et son tenancier Léon Gelin, dans son auberge évacuée. Le gros de la section ou de la compagnie logeait en cantonnement d’alarme.

Un tampon personnalisé
suite certainement à un événement. Le 13 octobre 1914 les Français incendièrent la ferme du Sparhof. Alertés par la fumée les Allemands voulurent tirer au canon sur les Français, mais ayant réglé leur tir trop court, ils bombardèrent le Largin, ce qui provoqua un incident diplomatique entre l’Empire et la Confédération. Des obus avaient atterrit dans la cour et même des débris dans un local du restaurant.
Une bicoque sur territoire alsacien

où les Suisses venaient y boire du vin d’Alsace fut également incendiée par les Allemands ce même 13 octobre 1914.



De Vendlincourt, le 14 février 1915

Un soldat du Bataillon 32

Chère Elise,
J’ai reçu ton paquet avec le repas pour les quatre heures. Je te remercie chaleureusement, car c’était une friandise. D’ici, de loin, je t’envoie mes meilleures salutations Chr. N.
Douaniers français et soldats suisses


On a quitté Courgenay le 28 décembre 1917 pour se retrouver à la frontière

à la route internationale direction Courtavon, ou
Au Point 510

un pigeonnier – une caisse – de 1m 50 sur 1 m 70, contenant un téléscope, un tabouret, un banc et deux téléphones, l’un relié au poste de Beurnevésin-Réchésy et l’autre à l’état-major de Porrentruy.
Ou au Café de la Frontière

et sa roulotte-épicerie située sur territoire suisse
Sous ses ordres 600 hommes et chevaux pour le major Francke

Aperçu de sa biographie
Wilhelm Hugo Francke (1877-1935), après avoir fréquenté les écoles d’Aarau et de Soleure, il s’inscrivit à la Faculté de droit, pour choisir finalement une carrière militaire dans la cavalerie. De 1916-1920, il est commandant du Régiment 8. En 1902, il entre dans l’entreprise florissante (ciment) de son beau-père Zurlinden. En 1915, il fonda sa propre entreprise Elfa, agents de blanchissants pour l’industrie de paille, papier, textile, etc., où il fait fortune, tout en étant fondateur entre autres, du Rotary-Club, de l’Automobile-Club, d’un club d’équitation, tous sections d’Aarau. Elfa cesse toute activité en 2002. La ville d’Aarau a acquis le domaine des Francke en 1950. (Source: Archives municipales de la ville d’Aarau)
Francke, petit-fils d’un ingénieur allemand, bel homme, fier comme un paon du rôle qu’il occupe, mais par son origine citadine le séjour est difficile dans cette campagne ajoulote du début du siècle, où l’on vit simplement, voire pauvrement.



Aivô ènne coénatte
Aivô ènne soinnerie de coénatte le boirdgie aippelait les poûes du vlaidge pô allaie dains le tchaimpois. A lai roûe-neut d’eurvire dans l’vlaidge, les poûes tot pair lu r’trouvaient loûe bolat.
Le berger de cochons
Au son du clairon, – dans le village – le berger de cochons les appelait pour aller pâturer et le soir, arrivés au village les cochons regagnaient seuls leur écurie.
Le journal de Francke

Mais auparavant, mardi 25 décembre 1917
9 h 00 Un prêche de campagne pour les Réformés a lieu – grâce à la loyauté du prêtre local, à sa tolérance – dans l’église catholique du lieu

Gilberte a été invitée à la brigade pour le déjeuner. Les 3 filles de la Gare ont reçu des cadeaux au bureau de la brigade et invitées pour le dîner. Gilberte était de retour avec nous à 9 heures. Comme toujours, spirituelle et éloquente.
Mercredi 26 décembre 1917
Après des journées festives, un service intensif, on a repris les rênes en mains. Dans l’après-midi, un wagon-douches – à disposition du régiment (obligatoire) se trouve en gare de Courgenay. Gilberte a joué au bridge.
Jeudi 27 décembre 1917
D’une part on avait hâte de découvrir la frontière, et d’autre part on était tristes de partir, si bien soignés à Courgenay. En soirée nous nous sommes retrouvés chez Gilberte, qui en compagnie de ses sœurs, a profondément regretté notre départ. Nous avons promis de revenir le plus tôt possible.

Vendredi 28 décembre
A deux heures de l’après-midi, le major Francke a rejoint Bonfol, avec la responsabilité des gardes-frontières et du commandement de la place, mais un grave incident survient

Le major Francke quitte l’Ajoie le dimanche 20 janvier
Extraits du journal de Wilhelm Hugo Francke, dont 24 jours à Bonfol (traduit en français avec l’aimable collaboration de Hermann Gehrig, Bürgäschi SO)
Adieu cette Ajoie que j’ai tellement aimée
A 7 heures 30 je quittais Bonfol, avec les escadrons 15 et 23. Aux dernières maisons du village l’escadron 24 nous saluait. Il était aligné sur un rang avec les sabres tirés. Un moment émouvant.

Dernier souper à l’Hôtel de la Gare à Bonfol
Ce vendredi 18 janvier 1918 tous les officiers du régiment se rassemblaient pour une dernière fois.
Dans la salle peut-être un piano mécanique, une boîte à musique ou un orgue de barbarie
Un clin d’œil au passé
(Avec la gentille autorisation de Claudine Beuret, Delémont, chant et orgue de barbarie)
Téléphone, télégraphe, service postal et restaurants
Un premier dépôt en octobre 1863, puis un bureau postal dès le 1er février 1895.







