Dans l’entre-deux-guerres, d’anciens mobilisés reviendront en pèlerinage à Courgenay, mais Gilberte n’y est plus.
En 1924, Gilberte Schneider établie à Zurich donne naissance à une petite Jeanne.

Des verres personnalisés


Au café, il y avait un comptoir renfermant des pains de glace et des boissons. Sur le comptoir, la caisse enregistreuse, au mur une armoire avec ses tablettes de chocolat et ses paquets de tabac et cigarettes.
D’autres propriétaires
Gustave Montavon qui avait acquis l’Hôtel de la Gare en 1906, s’en sépare en 1930. Deux propriétaires se succèdent, et c’est Emile Dobler, en 1941 qui en devient acquéreur, de 1978-1997, l’hôtel est tenu par les filles Marguerite Gigon-Dobler et Marcelle Dobler.

La maison familiale construite en 1924

est désormais le lieu de rendez-vous de la famille Montavon. Gilberte Zuber – une petite cousine de Gilberte racontait – l’Hôtel de la gare c’était du passé, on se retrouvait chez Gustave et Lucine ou au “garage”, à Porrentruy, chez Gustave junior.
Mars 1934
L’ Allemagne est raciste, athée et propose un système nationaliste violent, tandis que la Suisse est très attachée aux valeurs religieuses. On censure la presse afin de ne pas avoir de problèmes avec Hitler.
La nécessité d’une cohésion nationale et un esprit patriotique s’imposent et obligent à fédérer les Suisses autour d’images rassembleuses.
Armée et foyer
En novembre 1939, le groupe “armée” de Pro Helvetia est transformé sur ordre du général Guisan en une section nommée “Armée et Foyer”, en allemand “Heer und Haus” qui a pour but d’éduquer, de divertir et de soutenir les soldats. Gilberte qui en est l’inspiratrice y participe activement. En 1941, on réorganise cette section en une campagne d’information à l’intention de la population intitulée “Défense spirituelle”. (Source: DHS)
Certaines mélodies ne sont pas tombées dans l’oubli…

(coll. MBl)
La Boulangère
a mis sa robe claire…

Le refrain de tous les dragons – ceux du 2, 4, 5 et 6 – jusqu’à la suppression de ces escadrons en 1974 (source: MBl)
…Elle s’en va vers le hameau voisin; près d’elle passe un joyeux militaire, faisant comme elle à pied le même chemin; si nous marchions à deux ça vaudrait mieux… (Editions Fœtisch Lausanne, Imprimerie Schüler Bienne)
Lai Blantchîere (la Boulangère)
Chanson traduite en patois et interprétée par Denis Frund, Delémont, accompagnement au piano par Jean-François Lachat, Courgenay et enregistrement Vincent Fleury, Corban (source: Mbl)

On réactive les mythes suisses
et avec la Seconde Guerre mondiale, Gilberte Schneider-Montavon accède au rang de personnage historique.
Un roman en 1939
En 1939, Rudolf Bolo Maeglin, écrivain lui consacre un roman, “Grenzbesetzung 1914-1918” (occupation des frontières 1914-1918) qui connaît un beau succès et par la même occasion Maeglin l’adapte au théâtre. La pièce sera jouée à Zurich, à Bâle, à Saint-Gall…
Lettre inédite
Gilberte Schneider-Montavon émue à l’issue de la première de “Gilberte de Courgenay”. C’était en août 1939

A Saint-Imier le 11 octobre 1958

A Courgenay, le samedi 16 septembre 1989
pour la commémoration des 50 ans de la mobilisation

A Lyss, les 3, 4 et 5 juillet 2011


et repris les 24, 26, 30 novembre et 3 décembre de la même année.


Toutes les représentations se jouent à guichets fermés
et grand succès aussi à Courgenay, bien que parlé en dialecte suisse-allemand, mais vu par Eliane Chytil-Montavon (le nièce de Gilberte)

En février 1941


on lance le tournage et c’est Anne-Marie Blanc, romande habitant Zurich, qui interprète le rôle de Gilberte.



C’est ainsi que Gilberte n’appartient plus seulement aux soldats, mais à la Suisse toute entière, mais son souvenir s’estompe quelque peu suite à la Question jurassienne.
De temps en temps la Télévision suisse allemande rediffuse le film.
Une nièce de Gilberte aux multiples dons

Du côté de Courgenay, Eliane Chytil – par son charisme et sa maîtrise du dialecte – a permis à d’innombrables groupes, surtout alémaniques, de revivre l’époque de sa tante Gilberte.
Puis vient le temps des commémorations: à Bonfol, au Largin, à Pfetterhouse, à Courgenay, qui semble faire renaître un certain patriotisme.
Eliane décède en 2014, mais son vœu a été exaucé: elle souhaitait une fresque de sa tante Gilberte sur la maison familiale. Une réalisation grâce à la persévérance de l’actuel propriétaire.
Une inauguration théâtralisée en 2017


26 août 2017
Dixit:
RFJ Jérémy Pignard: “100 ans après, la petite Gilberte n’a pas pris une ride”
Valérie Montavon, petite-nièce de Gilberte, “Gilberte avait des qualités humaines. Cela fait chaud au cœur, elle est restée dans la mémoire et le cœur des gens”
Marie-Claire, une habitante de Courgenay: “une belle entrée de village, une belle effigie en mémoire de Gilberte”
Martial Courtet, Ministre de la culture et des sports: “la fresque c’est plus qu’un dessin, au niveau touristique c’est un attachement à cette petite Gilberte”.
Il y a plus de 120 ans
le 20 mars 1896, à Fontaine-Allée, le printemps…
“Ci Gustave Montavon” è dit: encoué ènne baîchenatte, èl aivait dje lai Fernande et pe lai Camille. “Le Gustave Montavon”: encore une fille, il y avait déjà la Fernande et la Camille.
Les Montavon venait d’accueillir un “rayon de Soleil” à Fontaine-Allée