Les téléphones sont rares à Bonfol. En plus de celui du corps de garde, il y en a trois: celui du docteur Albert Gerber, celui de la Tuilerie mécanique et celui de la gare. Les habitants doivent utiliser le téléphone du chef de gare qui encaisse quinze centimes par communication. (source: Bonfol, Hervé de Weck).
Deux automobiles circulent dans la ville de Porrentruy.
Et les bureaux postaux?

Joseph Roth (Français, domicilié à Porrentruy) – mobilisé en France écrit à ses parents:
Jeudi 6 août: “Nous avons notre cantonnement à Faverois, aujourd’hui, je suis en patrouille à Courcelles. Nous avons eu déjà quelques escarmouches. Je donne ce bout de papier à un homme de Montignez. J’ai déjà écrit plusieurs fois, mais je pense que vous n’avez rien reçu, attendu que chez nous les postes ne marchent plus.


Un autre billet: Sans lieu et sans date: “Tout va bien. Ce matin j’ai vu l’oncle de Lepuix qui se rendait au Fort de Vézelois. J’ai aussi vu le grand-père à Faverois.

Ecrit sur une javelle de seigle, où je suis en train de dormir en attendant les “Teutons” (Prussiens).
4 août: A l’instant je reçois votre lettre. J’ai pu constater qu’elle a fait le tour du monde avant de me parvenir. Je ne peux pas dire autre chose.
16 août: Nous sommes en pleine Alsace. A l’instant même je viens de voir un bonhomme dans un café où je suis en cantonnement et qui est de la frontière. Il m’a promis de vous faire parvenir cette épitette que je vous envoie. Il m’a dit qu’il la porterait au Largin. Pour le moment je suis à Moos, pas loin de la frontière. D’une heure à l’autre, on peut être 50 km plus loin.


adresse: Roth fermier, Les Planchettes, Porrentruy

(source: Archives PTT, P-07 A 0001:12)

Le télégramme que je vous ai envoyé venait de Grandvillard. Je ne pouvais pas vous le faire savoir d’où il venait attendu qu’il nous est défendu de faire savoir où nous sommes, toutes lettres et dépêches sont visées par les officiers.
Le télégramme comportait onze mots, à 15 ct le mot. Joseph a payé 1 fr. 65, ce qui correspondrait aujourd’hui à 16 fr. 50.
A cette époque, il y avait encore un décalage d’une heure entre la Suisse et la France. La durée de transmission a été de 7 heures et 3 minutes. Mais comme le signal télégraphique était un signal électrique, la vitesse de transmission réelle était quasiment instantanée. La durée de plus de 7 heures était le résultat que ce télégramme était transmis par des différents bureaux télégraphiques entre Grandvillard et Porrentruy. (source: tarif PTT-Archiv, P-210-1 (1913)
Et le quotidien des mobilisés suisses:

dans les environs de Delémont
(Source: archives fédérales)



Et les moyens de transports:
Bien sûr à pied, à vélo, en cariole, à cheval. Et ce sont les chevaux attelés à des chars qui sillonnent toute l’Ajoie pour approvisionner les villages en denrées alimentaires et aussi en combustible.





En 1914, onze convois transitaient par Porrentruy, dont quatre relations quotidiennes Paris-Bâle. Des trains prestigieux s’y arrêtaient, comme l’Engadine-Express, un train de wagons-lits reliant Londres et Calais à Coire et Lucerne, via Paris Nord. (source Porrentruy-gare MHDP).
Le 31 juillet 1914: Ligne Bonfol – Pfetterhouse: les chemins de fer allemands refusent – cause de guerre – d’acheminer les trains allemands jusqu’à Bonfol et réceptionner les trains suisses à Pfetterhouse (source: chronologie jurassienne)
Amazing Grace (… l’espoir dans la difficulté!)
A la cithare Eric Willemin, ancien journaliste sportif à la RTS
et la complicité d’Alain Morisod