Willy Sunier… exigeant, mais proche de ses hommes

Originaire de Nods, où il est né le 27 février 1905. Un brevet d’instituteur en poche en 1924. Préfet du district de Courtelary et directeur de son Orphelinat de 1938 – 1945, il siège dans de nombreuses commissions.

Capitaine en 1935, il affrontera la Seconde Guerre mondiale, en commandant la compagnie de fusiliers II/22 jusqu’en 1942, et le bataillon frontière de fusiliers 223 de 1943 à 1945. En janvier 1954, Willy Sunier accède au grade de colonel. (Source Diju et journaux de guerre 1939-1944)

Le capitaine Sunier, cravache et rênes bien en mains (ArCJ 214 J 5.1940.01)

Entre Saignelégier et Goumois

De 1939 à 1945, durant toutes ces années, le capitaine Sunier a dirigé des soldats francs-montagnards.

Mais cette période sous les drapeaux – dans le civil, directeur de l’orphelinat de Courtelary – ne lui pose pas de gros problèmes, parce que bien secondé par son épouse à la tête de l’établissement.

11 carnets, 967 pages manuscrites

Nombre de soldats sont confrontés à des problèmes liés à l’alcool et entre autres, les séances de lavage des pieds, de douche font l’objet de remarques dans son journal. Le capitaine Sunier est allergique à la crasse et souligne la malpropreté de l’hôtel de ville et du collège de Saignelégier, et de leurs abords. Après la mobilisation de 1939, il ordonne donc une énergique opération de décrassage.

Samedi 16 septembre 1939, 19e jour

Temps: pluie

Effectif:

3 officiers

20 sous-officiers

182 fusiliers

07h 15 “La compagnie procède à des nettoyages et rétablissements complets”.

Divers

“La Municipalité de Saignelégier est aux anges. Elle n’a jamais vu ses locaux si propres! M.le maire en est ébahi. Je dois la vérité de dire que j’ai souvent été étonné de l’état de malpropreté de l’Hôtel de Ville, du collège et de leurs abords. Un garde-police comme à Courtelary: le chien de chasse du secrétaire! Celui qui rapporte les potins et qui tient le journal du village à jour! (source: extrait Journaux de guerre 1939-1944)

L’hygiène à l’époque – pas de comparaison avec celle du 21e siècle – si on se réfère au Manuel pour les soldats du service de santé, édition 1930.

Chapitres 184 – 190- L’homme à la diane et à la rentrée en caserne, nettoiera son visage, son cou et la partie supérieure de sa poitrine à l’eau froide et au savon, surtout après des marches sur les routes poussiéreuses. De temps à autre, le nettoyage se fera à l’eau chaude (…)

La capacité de marche d’une troupe dépend en grande partie de l’état de propreté de ses pieds. On maintiendra cette aptitude à la marche en faisant prendre souvent aux hommes un bain de pied froid (…)

On changera de sous-vêtements au moins une fois par semaine, de bas et de chaussettes plus souvent (…) (source: journaux de guerre, introduction: A. Glaenzer, H. de Weck)

En juin 1940

Sur ordre du général Guisan, les bataillons de fusiliers 221, 222 et 223 restent en service dans les Franches-Montagnes.

Source: Intervalles, l’histoire c’est (aussi) nous No 71, hiver 2005

Dans les carnets de Willy Sunier, on apprend qu’un certain Ernst Stocker fait partie des mobilisés. Plié aux priorités militaires, il est chargé de peindre des dizaines de toiles de camouflages “des toiles signées Coghuf”, aujourd’hui artiste connu et reconnu.

Ernst Stocker 1905-1976, alias Coghuf qui s’installe à Muriaux en 1935 (Source: Wikipédia)
Source: Intervalle No 71

Chansons jurassiennes

Berceau de mon enfance, paroles Henri Devain, musique Paul Montavon

Hommage au Groupes des vieilles chansons de la ville de Porrentruy, soliste Jean Etique, sous la direction de Louis Mini

Capitaine Sunier, un cheval, lors de son entrée en service

Les officiers, depuis la fonction de commandant de compagnie, recevaient un cheval. (H. de Weck)

La Régie fédérale des chevaux à Thoune

Le général Guisan a pris place dans le landeau (Source: le Fédéral)

Communément appelée “La Régie”, elle fut fondée en 1850. Elle a fermé ses portes 100 ans après. En 1887, le contingent de la Régie comprenait 988 chevaux de selle et 150 “Bund” d’artillerie. En 1940, elle atteignit 1600 chevaux et mulets. Ecuyers, employés aux écuries, charrons, selliers et forgerons, quelque 300 emplois dans cette institution.

De nombreux officiers et d’aspirants ont bénéficié d’une formation en suivant des cours de plusieurs mois, avec à la clef l’occasion d’acquérir une pratique sérieuse dans l’art de l’équitation (Source: le Fédéral)

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